Lorsque l’on pousse la porte du Castiglione, on entre en « Couessie ». Le souci tombe des épaules, la nécessité se met en congé, on s’y sent comme chez soi. Du coup, les habitués l’ont raccourci en Casti pour mieux se l’approprier.
Ce n’est pas au pays da-ga d’Aragon ni de Castill’, comme dans la chanson de Boby Lapointe, le maître du calambour. A ce propos rev’nons à nos moutons !
Au premier coup d’œil, l’on voit bien que les choses ont été pensées, choisies, posées là où elles doivent l’être. Dans cet écrin stylé, tout est tiré à quatre épingles. Que du beau pour le confort, du bon dans les assiettes estampillées made in exigence !
Le service y est super classe : « … Sir ! It’ is time to break the Clust… » en décalage parodique façon Robert Dalban, ça signifie qu’il est l’heure de classer la croûte sir !
Qui est derrière la cène ? Pardi ! Le p’tit cafetier comme aiment à l’attifer ses camarades de vélo. Sobriquet à la Audiard pratiquant le mot leste. Monsieur Couet, vous l’aurez compris, est un taré de la bicyclette, un sportif de haute voltige. L’effort forgera son homme, en quête permanente d’une conjugaison au plus que parfait. Proche de ses équipes, à l’écoute de l’exigence, répondant à l’attente pressante d’une clientèle aguerrît. Et, en toute confidence, monsieur Couet n’est pas né Aveyronnais mais Béarnais, ce qui lui octroie du panache.
En 2000 Pierre Couet père passera le relais, depuis Fabrice pilote en solo. Attention au Casti, il y a risque d’addiction, tout est fait pour le plaisir de manger. Le modèle n’est pas un modèle courant, pas besoin d’inventer les émotions, elles sont déjà là. Et la joie de pouvoir les partager se lit dans les yeux.
Dans ce café ultra raffiné, proche de la place Vendôme, vous pourrez petit déjeuner, déjeuner, dîner, souper. Où, pure délire, croiser le staff du Vogue USA, grignoter sur le pouce une César salade toute la sainte journée sera possible, souper d’une gratinée aux oignons au retour d’un théâtre et avoir en vis à vis les modeuses Outre-Atlantique, probable. Où, plus émotif, le plaisir d’apercevoir Sofia Coppola, se délectant d’un Casti Burger Cheese avec supplément bacon…
Référencé dans le Sofia’s Adress Book comme étant le meilleur de la capitale, bouleversant !
En bas, l’ambiance y est cosy, les mademoiselles font un brin de causette sur les banquettes molletonnées en dégustant une tarte fine. Quant aux messieurs ils sont aux coudes à coudes au bar, de dos les épaules sont élégantes.
Le comptoir reste un lieu d’hommes pressés.
Au Casti, le chef cuisine avec précaution viandes et poissons, sert des sauces légères sans être dénuées d’émulsions fortes, avec des accents étrangers, nourrit de ces petits riens qui créés ces moments délicieux. Pas de routine gastronomique ni d’effets spéciaux comme au cinéma.
Rien que pour vous, le tapis rouge se foule aux pieds de bas en haut, vaut le détour. Et ce 364 jours sur 365, avec un personnel éduqué pour écouter et se préoccuper de votre petit dedans.
Très très bientôt un brunch comme à New York et bio comme vous les aimez…
Pas de chichi, le repas est à l’honneur, le style de la cuisine « néoclassicomoderniste » se fond en un savoir faire « consubstentiel » en claire : A votre service 24X24 et 7J7. Affirmatif !
Pour les férus d’histoire et vous la faire courte, le Castiglione était à la libération en 1945, un genre d’Harry’s Bar tenu par un dénommé Amédée Martin. En 1976 il sera repris par l’inénarrable Gilbert Flottes, qui insufflera un style aveyronnais et peut s’enorgueillir d’avoir d’après la légende congédier les Rolling Stones au complet pour turbulences, Keith Richard y possède un deux pièces cuisine dans l’immeuble…
Frédérick e. Grasser Hermé
Parce que le Casti est aussi l’ami des bêtes…
Garry, notre mascotte, tient à vous accueillir
“Tout le chien est dans son regard.”
Paul Valéry (écrivain et poète français, 1871-1945)